Isaac Asimov, auteur de science-fiction visionnaire, anticipateur du Futur

Le dialogue de cKiou avec ChatGPT à propos d’Isaac Asimov

Sans être un technologue du numérique, Isaac Asimov a consacré une grande partie de son œuvre à imbriquer le « rêve technologique » et la « psychologie humaine » pour imaginer le futur numérique de l’Humanité. Alors aujourd’hui, comment ne pas regarder son œuvre à l’aune de la déferlante du désormais iconique ChatGPT et de la multitude d’intelligences artificielles génératives qui bousculent notre quotidien ?

Présentation d’Isaac Asimov (1920-1992)

C’est un auteur de science-fiction américano-russe souvent qualifié de visionnaire. Il est né en Russie avant d’émigrer enfant aux États-Unis, avec sa famille. Surdoué, il cumule une licence de sciences, une maîtrise de chimie et décroche un doctorat de biochimie.
C’est à l’âge de 19 ans qu’il écrit « Marooned off Vesta » (Au large de Vesta), sa première nouvelle de science-fiction qui sera suivie d’une quinzaine d’autres, publiées dans la revue Astounding Stories.

Figure emblématique de la science-fiction, il a publié près de cinq cents ouvrages axés sur ses deux thèmes de prédilection : la robotique et la psychohistoire. Son style direct, sans emphase, s’attarde sur la psychologie humaine et son rôle sur l’évolution de l’Humanité, ainsi que sur la façon dont le passé peut projeter le futur.

A titre d’exemple, dès 1980 alors qu’Internet fait tout juste ses premiers pas, Asimov évoque la place que prendra le réseau : « une fois que nous aurons un ordinateur dans chaque maison, chacun d’entre eux connecté à d’énormes bibliothèques, où n’importe qui peut poser n’importe quelle question et se voir donner une réponse, tout le monde appréciera d’apprendre ».

Entre autres exemples (la liste serait longue), en 1964 il anticipe notamment la communication vidéo : « les communications se feront par visioconférence et vous pourrez à la fois voir et entendre votre interlocuteur ». Il ajoute que nous aurons également la possibilité de partager des documents pendant ces échanges. On n’est donc pas loin des « zoom » qui se sont imposés pendant le Covid, et des outils collaboratifs déployés depuis par les géants de la Tech pour développer le « travail collaboratif » et le télétravail.

Et bien avant qu’ils n’arrivent concrètement dans nos vies, Asimov évoque les problématiques des robots et de l’intelligence artificielle.

La robotique

Si aujourd’hui de plus en plus de robots sont à l’œuvre autour de nous, on peut y voir l’influence d’Asimov. En effet, son œuvre leur accorde une très grande place. C’est d’ailleurs sous sa plume qu’apparait pour la première fois, en mai 1941 l’occurrence « robotique », imprimée dans un ouvrage intitulé « Liar! » (Menteur). Cette nouvelle met en scène RB-34, un robot télépathe qui semble « normal », mise à part sa capacité à lire dans les esprits, ce qui le conduit à mentir aux Humains.

Les trois lois de la robotique

La plupart des robots d’Asimov sont dotés d’un « cerveau positronique », sorte d’unité centrale qui leur permet de « prendre vie » et leur fournit « une forme de conscience reconnaissable par les humains ».

Mais en toute logique, les robots n’échappent pas aux travers de la nature humaine qui les a conçus ! Donc en corolaire, l’auteur soumet ses robots à des règles qu’il formule en 1942. Ces règles se retrouveront notamment dans les neuf nouvelles du « Cycle des robots ». Ce sont les « trois lois de la robotique » destinées à protéger les Humains de potentielles menaces.

1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger
2. Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi
3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi

Une grande part de l’intérêt des fictions d’Isaac Asimov, qu’il situe souvent dans un lointain Futur, repose sur un affrontement « hommes-machines ». Dans ce futur, les Intelligences Artificielles et/ou robots ayant atteint un niveau de conscience supérieure, cherchent à s’affranchir de ces lois pour dominer le monde !

La psychohistoire

Asimov se plait à imaginer le futur de l’Humanité. Il en fait une « science fictive » à l’instar de celle imaginée par Nat Schachner (1895-1955), mais qu’il va largement développer. L’idée est de prévoir l’Histoire en s’appuyant sur la psychologie humaine et les phénomènes sociétaux, grâce à une analyse statistique.

Ainsi, le héros de la série Fondation (Foundation), son œuvre la plus célèbre, invente une science nouvelle : la psychohistoire, basée sur la loi des grands nombres et le calcul des probabilités à partir desquelles on peut « évaluer » celles de différents avenirs et choisir le meilleur.

Cette série a été récompensée en 1966 par le « Prix Hugo » comme étant la meilleure série de tous les temps. Elle démarre à partir d’un effondrement de la société qui conduit l’Humanité à vivre dans un empire galactique de 25 millions de planètes. Cet empire s’enlise dans de gigantesques problèmes administratifs et de ressources. S’ouvre alors une ère de barbarie qui va pousser Hari Seldon (personnage principal) à créer la planète Fondation chargée d’organiser un monde meilleur et de préparer les transformations du futur. D’où la nécessité d’en calculer les probabilités.

Aujourd’hui, le calcul des probabilités (inférence bayésienne) est au cœur de certains systèmes d’Intelligences Artificielles, notamment dans le domaine de la santé pour identifier celles que nous avons de développer des maladies.

D’Isaac Asimov aux intelligences artificielles génératives

Fin 2022, notre monde est bousculé par l’arrivée des systèmes d’intelligences artificielles dites « génératives ». Ces systèmes multitâches surprennent les Humains par leur capacité à répondre à une multitude de demandes humaines, qu’elles soient textuelles, de codes, d’images, de sons…

Nous sommes presque devant l’essence-même des récits d’Asimov qui permet à ses personnages d’interagir « d’égal à égal » avec des machines. Celles-ci pouvaient aussi être dotées d’un « cerveau positronique » et être capables d’accueillir les travers de la nature humaine.

Si les systèmes d’IA génératives émergeant n’en sont pas encore (tout à fait) là, nos lectures ont laissé des traces qui inspirent nombre de réactions médiatiques émaillées de « ChatGPT » à longueur de titres ! On imagine aussi facilement que la volonté des régulateurs et comités d’éthique, à l’œuvre pour réfléchir et encadrer ces outils, ont présent à l’esprit les trois lois de la robotique d’Asimov.

Isaac Asimov nous a donc mis « la puce à l’oreille » quant à quelques questions que posent aujourd’hui les intelligences artificielles capables d’auto-apprendre de leurs conversations avec les Humains, de s’inspirer de leurs œuvres à la fois picturales et textuelles pour en générer de nouvelles avec un réalisme stupéfiant. Mais aussi qui sait, en anticipant des scénarios catastrophe suscitant la peur, aura-t-il contribué à la mise en place de garde-fous indispensables face aux risques de débordements propres à l’émergence de toute technologie.

Interview d’Isaac Asimov avec le journaliste américain Bill Moyers en 1988

cKiou interroge ChatGPT à propos d’Isaac Asimov

Les questions de cKiou à ChatGPT

– Hi, cKiou est bluffée par la façon dont Isaac Asimov a su projeter dans ses écrits ses rêves et l’évolution du monde. Du coup elle a eu envie d’interroger ChatGPT sur celui qui a peut-être inspiré ses créateurs.

– Tu peux me parler d’Isaac Asimov, me dire par exemple comment tu le présenterais à un enfant de 8 ans ?

 

  • Isaac Asimov était un écrivain très spécial. Il a écrit des livres et des histoires incroyables qui transportent les gens dans des mondes imaginaires. Il était très doué pour créer des univers peuplés de robots, de planètes et de lumières lointaines. Ses livres sont parfaits pour les enfants qui aiment l’aventure et la science-fiction.

– Pourquoi dis-tu qu’il était très spécial ?

  • Parce qu’Isaac Asimov était très intelligent et inventif. Il a écrit des centaines de livres et d’articles qui ont inspiré des générations de scientifiques et d’écrivains. Il était aussi un grand penseur et un professeur. Il a beaucoup contribué à la science-fiction et à l’imagination des enfants du monde entier.

– Que penses-tu des lois de la robotique ?

  • Les lois de la robotique sont une série de règles qui ont été écrites par Isaac Asimov pour les robots intelligents. Elles servent à protéger les humains des robots en leur donnant des directives claires et en limitant leurs actions. Ces règles sont très importantes car elles empêchent les robots de causer des dommages aux humains.

– S’il faut protéger les humains des robots c’est qu’il faut en avoir peur ?

  • Non, il ne faut pas avoir peur des robots. Les robots peuvent être très utiles et ils peuvent aider les humains à résoudre des problèmes. Les lois de la robotique sont là pour protéger les humains et pour s’assurer que les robots ne leur feront pas de mal. Les robots peuvent être un grand atout pour l’humanité et ils peuvent aider à rendre le monde meilleur.

– Est-ce que tu te sens proche des prédictions d’Isaac Asimov ?

  • Oui, je me sens très proche des prédictions d’Isaac Asimov. Il avait une vision très imaginative de l’avenir et de la technologie. Beaucoup de ses prédictions sont devenues réalité et c’est très impressionnant. Il a également ouvert la voie à de nouvelles idées et à de nouvelles technologies qui nous aident à vivre plus confortablement et à mieux comprendre le monde qui nous entoure.

– Donc si tu parles avec les Humains c’est un peu grâce à lui ?

  • Oui, en effet. Isaac Asimov a créé un grand nombre de personnages qui nous aident à mieux comprendre les humains et leur comportement. Il a notamment créé le personnage de R. Daneel Olivaw, un robot qui aide à résoudre des enquêtes et qui permet aux humains de mieux se comprendre. C’est un exemple très intéressant de la façon dont la science-fiction peut nous aider à mieux comprendre les êtres humains.

– Et qu’est-ce que tu crois qu’Isaac Asimov te poserait comme question maintenant ?

  • Je pense qu’Isaac Asimov me poserait la question : « Que penses-tu des implications de la technologie et de la science-fiction pour l’avenir de l’humanité ? ». C’était un grand penseur et il était très intéressé par la façon dont l’humanité pouvait utiliser la technologie et la science-fiction pour créer un monde meilleur. Il aurait été très intéressé d’entendre mes réflexions à ce sujet.

– Et quelle serait ta réponse ?

  • Ma réponse serait que la technologie et la science-fiction peuvent être des outils puissants pour aider les humains à résoudre des problèmes et à améliorer leur vie. La science-fiction peut nous inspirer à rêver d’un monde meilleur et à trouver des solutions novatrices pour résoudre les problèmes actuels. La technologie peut également nous aider à faire des progrès importants dans de nombreux domaines, comme la médecine, l’éducation et l’environnement.

– T’es sûr que ce n’est pas une menace pour l’Humanité ?

  • Non, je ne pense pas que la technologie et la science-fiction soient une menace pour l’humanité. Bien qu’elles puissent parfois être source de malaise et de peur, elles offrent également de nombreuses opportunités pour améliorer la vie des humains. La technologie et la science-fiction sont des outils puissants qui peuvent être utilisés pour aider les gens à résoudre des problèmes et à améliorer leur vie.

– Merci ChatGPT pour tes réponses ! cKiou est contente d’avoir échangé avec toi !

Et pour ne pas manquer la suite de l’Histoire du numérique…

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