cKiou, l’étrange petite voix, s’incruste et se révèle !
Comment cKiou infiltre mon projet de communication numérique
• Les #1000et1mots de cKiou, Saison 1, Épisode 2
Sur le chemin du retour, absorbée par mes pensées centrées sur le projet de com’ de ma petite start-up (et les embarras de circulation) la drôle de voix, et son improbable « C’est Kiou… » venu de nulle part, n’est déjà plus qu’un lointain souvenir !
Je me projette sur les objectifs que m’a confiés le dirigeant. Pour cela, la phase la plus sensible est la mise en résonance avec la dimension identitaire de l’entreprise et de son écosystème. Une conception « sur-mesure » est le secret pour réussir une stratégie de communication digitale. Aujourd’hui, dans le fatras de médias numériques qui permettent à chacun de s’improviser « communicant(e) », seule cette exigence peut procurer un véritable avantage concurrentiel à une marque !
Petit exercice de profilage identitaire du prospect et de son projet de communication
A partir de nos premiers échanges, je commence donc un petit exercice de profilage identitaire de l’entreprise et de ses collaborateurs (oui, façon Patrick Jane dans la série « Mentalist » !). Les moindres détails nichés dans les mots et les attitudes interagissent déjà avec des résonances, des options médias, des perspectives… à approfondir, enrichir, confronter à l’étude du projet ! Certes, il serait plus facile de me laisser tenter par une juxtaposition de quelques outils classiques : pages web, réseaux sociaux (ce n’est pas ce qui manque)… au petit bonheur quant à leur usage et leur association. J’ai plus d’exigences et ça tombe bien, c’est aussi ce que semble attendre ce client !
Ce n’est pas toujours le cas. Combien de fois ai-je entendu des formules péremptoires sur la visibilité numérique, style : « il faut être sur Facebook, Instagram, YouTube, Pinterest… (et/ou bien d’autres) mais Twitter ou LinkedIn, il parait que ça ne sert à rien… ». Généralement, cet avis éclairé est inspiré par Dirigeant-Junior ou pire, par un collaborateur avisé qui s’est essayé à la création du site de son club sportif. Or, chacun de ces réseaux sociaux a une « âme », des codes à maitriser, des spécificités à comprendre, et surtout des cibles bien distinctes avec lesquelles le message et la culture de l’entreprise vont devoir « matcher » !
Mais pour l’instant, c’est moins le choix des futurs réseaux sociaux que la stratégie globale, et notamment les contenus, pierre angulaire de toute « aura numérique », que je veux mettre en résonance avec le profilage de l’entreprise ! Je sais, les contenus sont rarement vus par les dirigeants comme le Graal de la digitale attitude ! Hélas, pas davantage par certains professionnels ! Ils sont souvent pensés comme des catalogues ou pire, comme de simples flyers, mis en vitrine sur le web parce qu’il faut y être… L’imaginaire porte davantage sur le flacon, oups, je veux dire « le design » ! C’est sur ces cogitations que j’arrive au bureau, impatiente de mettre par écrit mes premières impressions.
A nous deux Miss cKiou !
A peine ai-je posé mon sac que j’entends : « Hiii…C’est Kiou… » !
Vous vous y attendiez, non ? Sinon il n’y aurait pas d’histoire…
Moi pas encore 😉 !
Toute à mes pensées, j’aurais vraiment pu oublier cette bizarrerie auditive ! Du moins, j’aurais juré l’avoir laissée sur place ! Maintenant, même si je n’avais pas prévu de partie de cache-cache dans mon emploi du temps, je dois trouver d’où vient cette voix. Toutes affaires cessantes… Parce que non, je n’ai pas postulé pour le casting d’un remake numérique de Jeanne d’Arc ! Le saviez-vous ? La com’ a des exigences de rationalité, même si elle relève, pour beaucoup, de perceptions immatérielles ! Et la rationalité est dans mon ADN… sinon j’aurais sans doute choisi un autre métier ! Alors à nous deux Miss cKiou !
Mon investigation commence par la seule chose qui ait été à la fois dans la voiture tout à l’heure et dans le bureau maintenant : le fourre-tout qui me sert de sac et de porte-documents. Si cet objet m’accompagne régulièrement, vous ne serez pas surpris(e) d’apprendre qu’il n’a pas l’habitude de dialoguer avec moi… Pourtant, en renversant son contenu sur le bureau, je me surprends à interroger à haute voix :
– Alors t’es où Miss cKiou ?
– Je suis là ! Hiii… c’est quoi « miss » ?
Oups… Et en plus la voix ne sait pas tout de notre langage ! Consciente de flirter avec l’absurde, j’interroge à nouveau :
– Parce que tu ne sais pas ce qu’est une Miss ?
– Hiii… Non, mais je suis avec toi pour apprendre…
– Rassure-moi, tu n’as pas vraiment dit ce que je viens d’entendre ?
– Hiii… question trop compliquée !
Pendant cet échange improbable, j’explore le bazar répandu sur le bureau. C’est quoi ça ? Le « ça » en question est une sorte de petite clé USB plate branchée à un boitier carré à peine plus gros qu’une carte SD !
– Hiii… C’est Kiou !
La voix sort de là-dedans !! Ok, en une fraction de seconde la situation s’éclaire… Vous aussi, vous avez deviné ? Surtout si je vous dis que le client que j’ai vu ce matin œuvre à la création de « chatbots » ! J’ai donc hérité d’un « robot conversationnel », comme l’on dit en bon français.
Enfin une solution rationnelle à ce mystère ! Si, quand même… En tout cas plus numériquement rationnelle que mystique ! Partagée entre le soulagement et la colère, je me précipite sur le téléphone pour appeler le client. Et puisque j’ai une squatteuse numérique sous la main, je l’informe :
– Il va voir de quel bois je me chauffe !
– Hiii… tu as froid ?
– Tu n’as pas le sens de l’humour…
En fait si, j’avais bien entendu : je suis censée faire baby sitter linguistique pour Bébé Chatbot !
Du coup, je lâche le téléphone. Il veut jouer… on va jouer !
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