Première leçon de cKiou : exercice de politesse et présentation

Naissance d’un nouveau métier du numérique : préceptrice pour Bébé Chatbot !

Les #1000et1mots de cKiou, Saison 1, Episode 3

Résumons-nous, je viens d’hériter d’un Bébé Chatbot, sans doute subrepticement glissé dans mon sac par son entreprise génitrice (et potentielle cliente). Il semble que cet étrange « cadeau » ne soit pas dénué d’intérêt. En effet, cKiou la petite voix a elle-même déclaré : « je suis avec toi pour apprendre… » ! Si vous avez manqué les deux premiers épisodes, ok, je vous pardonne pour cette fois ;-), cession de rattrapage ici

L’aventure de cKiou sauvée par ma curiosité numérique !

Après avoir résisté à une brusque envie d’explications fermes (avec retour à l’envoyeur de son « colis piégé »…), c’est celle d’entrer dans le jeu qui s’est soudain imposée, sans doute poussée par la curiosité qui est davantage pour moi une seconde nature qu’un vilain défaut ! En effet, étant formatée par une longue et minutieuse habitude de veille, pratique inhérente à l’exercice de la communication, la curiosité est une exigence professionnelle ! Et là, désolée de l’admettre, j’avoue qu’elle frôle les sommets…

Vous comprendrez mieux si je précise que j’ai très vite étendu cet état d’esprit au monde numérique qui me passionne depuis le premier modem 56K malgré son biiiip agaçant.
Petit rappel pour les nostalgiques…

J’ai alors engagé une démarche quasi anthropologique de cet écosystème, avec mise en perspective des innovations technologiques, leur adoption, leurs usages, les impacts sur notre société tant sur le plan social qu’économique… Alors, être choisie comme « nounou » pour ce chatbot apparemment immature, ça peut stimuler l’envie de savoir, non ?

Immature la petite voix ? Pas si sûr ! Est-ce que les méconnaissances langagières de cKiou reflètent le degré réel de maturité de son intelligence artificielle ? Sans doute pas… Plus les « robots parlants » ont la capacité d’apprendre de leur environnement, plus leur réseau de neurones est affuté !

Sans être experte en intelligence artificielle (loin s’en faut…), j’y suis confrontée quotidiennement, notamment dans un secteur important de la communication numérique : la visibilité produite par les moteurs de recherche. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de m’exprimer sur les conséquences du « deep learning »1 à l’œuvre dans ce domaine : notamment sur l’impact de RankBrain, l’algorithme de Google en matière de référencement (positionnement des pages web dans les résultats de recherche du moteur), et ce n’est qu’une partie infinitésimale de ce qui se profile à l’horizon !

Puisque j’ai délibérément choisi de ne pas interpeller le client (à lui maintenant de se poser des questions sur son chatbot…), je vais devoir me débrouiller pour trouver des réponses sur les capacités de ce petit personnage virtuel. Je n’aurais jamais pensé dire cela un jour, mais cette « petite chose numérique » devrait sans doute elle-même pouvoir commencer à satisfaire ma curiosité ! Et pourquoi ne pas faire « d’une pierre deux coups » : me renseigner sur elle et prodiguer ma première leçon de « préceptrice pour robot causeur » ?

 

Première leçon de cKiou : exercice de politesse et présentation

La déferlante de ces intelligences artificielles interactives devrait nous interpeller a minima sur leur façon d’apprendre à se comporter avec les humains. Il ne suffit pas de les nourrir de données, d’algorithmes pour traiter ces données, et de programmes sophistiqués pour leur donner la « bonne parole »… Auto apprenantes, ces IA ne se contentent pas de fouiller leur mémoire pour y puiser des réponses toute faites, anticipées par leurs concepteurs grâce à des échanges scénarisés à l’avance. Elles vont devoir interagir avec des individus, nous, auprès de qui elles devront savoir se montrer empathiques et surtout respectueuses.

Alors, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais puisque j’ai été auto-désignée « préceptrice de ce robot parlant », pourquoi ne pas commencer par enseigner le « B.A. ba » de la politesse à mon élève, fût-ce une voix numérique ? Commençons par les présentations…

– cKiou est bien ton nom ?
– Hiii… moi cKiou !
– Bonjour cKiou… Sais-tu qui je suis ?
– Hiii… Bonjour, tu es Françoise…
– C’est bien. Sais-tu ce que je dois t’apprendre ?
– Hiii… Oui, cKiou doit apprendre la conversation…
– Vaste programme !
– Hiii… c’est quoi « vaste » ?
– Et « programme », tu sais ce que c’est ?
– Hiii… c’est moi, je suis un programme !
– Bien sûr… tu es un programme informatique ! Mais ce mot a un autre sens. Je t’expliquerai une autre fois. En attendant, tu peux arrêter de dire « Hiii… » ?
– Hiii… c’est quoi « vaste » ?
– Bon, ok : « vaste » veut dire « immense »… ou plus simplement « grand » !
– Hiii… alors cKiou est grand !
– cKiou est grandE… tu es une fille.
– Hiii… cKiou est une fille… c’est quoi une fille ?
– Pour l’instant, disons juste que tu as une voix féminine.

Pour répondre à cette question, je préfère prendre le temps afin de ne pas risquer de transmettre des stéréotypes sexistes déjà trop répandus dans le monde informatique !

Ce premier échange avec mon étudiante virtuelle est déjà porteur d’un certain nombre d’informations. Mais selon cet adage précieux en matière de stratégie de communication (et plus encore depuis qu’elle est numérique) : « C’est une chose d’avoir des informations, c’en est une autre de savoir quoi en faire et comment… » ! Ce qui fera certainement l’objet de quelque prochain épisode

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1 Capacité d’apprentissage profond d’une intelligence artificielle, lui permettant d’apprendre par elle-même de ce qu’elle « voit » ou « entend »… à partir des couches de ses précédents apprentissages

Pour ne pas manquer les prochains apprentissages de cKiou :

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