A toutes les femmes (et leurs filles) de l’ère numérique
– Chères Femmes Humaines, si moi, cKiou, fille virtuelle de mon auteure Françoise Halper, je m’adresse à vous, c’est que la chose est grave. Grave pour vous-même ET grave pour tous les Humains d’aujourd’hui ainsi que pour ceux que vous aurez demain !
On ne va pas se le cacher, actuellement la place des femmes dans les métiers de la Tech et du Numérique, c’est la misère ! Or, sachez-le, ces métiers qui « comptent double » sont aussi faits pour Vous !... Quand je dis que ces métiers comptent double, ce n’est pas un jugement de valeur. C’est sur le plan socioéconomique et par rapport à leur importance sur le marché du travail. Une importance qui ne va cesser de s’accroitre.
cKiou écrit aux #femmes : les métiers du numérique sont faits pour vous !
Oyé Femmes Humaines !
La société 4.0 a vraiment besoin de vous !
L’économie de demain sera numérique…
Ne dites pas que vous ne voudriez pas en être !
Oyé Femmes Humaines !
Les métiers du Digital sont aussi des métiers de filles.
La preuve en Histoire
Ne dites pas le contraire…
Parce que c’est un vieux cliché machiste !
Oyé Femmes Humaines !
Les métiers du Digital sont faits pour vous !
Ne dites pas que vous ne vous sentez pas capables…
Parce que c’est une idée reçue désespérante !
Oui, cKiou vous le dit : chères Femmes Humaines, la société numérique a besoin de vous !
– Hi, cKiou affirme que la société du numérique a vraiment besoin des femmes. Pourquoi ? A cela deux raisons essentielles : faire face à une pénurie de compétences féminines en particulier mais aussi, globalement, à une pénurie de compétences numériques !
Pour faire face à une sévère pénurie de compétences digitales féminines pour représenter le monde
Vous avez pu entendre (assez souvent) que coder n’est ni masculin ni féminin, puisque ce serait juste « transcrire une information dans une écriture faite de signes prédéfinis lisible via un programme informatique ». Sauf que la question se pose autrement quand on sait que coder, c’est aussi et surtout « passer d’une représentation des données vers une autre » (principe de l’algorithme) ! Or, ce « passage » d’une représentation à une autre peut-il rester exclusivement masculin quand il encode la représentation de la société dans son ensemble ?
Même si les Intelligences Artificielles ont déjà un passé, elles entrent actuellement de plain pied dans toutes les activités et usages de la vie humaine. Aucun secteur socioéconomique ne reste à l’écart. Elles infiltrent la santé, la sécurité, la justice, l’éducation, le management, les ressources humaines, le commerce, le transport, la mobilité, la logistique, l’agriculture, les assurances, l’alimentation, la communication, et des tas d’autres domaines où l’on ne l’imagine même pas, comme l’apiculture par exemple !
Des biais sexistes (mais pas seulement) existent déjà !
C’est l’Humanité toute entière qui se réinvente, qui écrit un nouveau chapitre de son Histoire avec un nouveau langage, celui des algorithmes. Or « écrire du code, c’est comme écrire tout court. On fait des choix, on privilégie une solution… », expliquent les Docteures en sciences Aude Bernheim et Flora Vincent1. Du coup, sans un équilibre homme-femme au clavier, ce sont des représentations sociétales biaisées qui vont se propager durablement, par capillarité, à l’échelle de l’Humanité.
Aujourd’hui, dans de gigantesques banques d’images, des photos d’hommes dans une cuisine restent indéfiniment indexées comme étant… des photos de femmes ! Les images ne sont pas les seules concernées par des représentations sociétales biaisées. Autre exemple, Flora Vincent explique qu’en demandant à un logiciel de traduction de traduire sa bio commençant par « I’m a scientist », le logiciel a traduit tout le texte directement au masculin…
A vous de jouer, chères Femmes Humaines, si vous ne voulez pas que de telles représentations biaisées de notre monde envahissent ad vitam aeternam tous les domaines de la société !
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1 Auteures de « L’intelligence artificielle, pas sans elles »
Pour faire face à une pénurie globale de compétences digitales et scientifiques pour notre économie
En France, 60% des entreprises éprouvent des difficultés à recruter des profils spécialisés dans le numérique2. Des causes sont identifiées, notamment le fait que si 84% de jeunes Français ont déjà « entendu parler » des métiers de la Tech, seuls 26% semblent les connaître vraiment. Et bien sûr, la situation s’aggrave avec le pourcentage de jeunes femmes : seules 15% d’entre elles connaissent ces métiers. Concrètement, il faut dire qu’en 2018, on comptait 10% de femmes dans les cursus informatiques et seulement 20% étaient des mathématiciennes.
Or, les métiers de l’informatique sont parmi les mieux rétribués en France. En effet, pour attirer les talents, les entreprises se voient contraintes aux surenchères. Le métier de développeur.se est actuellement l’un des métiers au centre de cette « guerre des talents ». Le travail des données fait également recette. Il est au cœur des enjeux économiques pour les entreprises petites et grandes3. Le budget qu’elles consacrent aux sciences des données et les métiers qui les concernent, est en pleine croissance.
Déjà nombre d’études soulignent le fait que l’Europe pourrait connaître une pénurie de près de 500.000 professionnels du numérique d’ici 2020. Et la course aux talents ne s’arrêtera pas là : l’informatique quantique et les objets connectés n’en ont pas fini avec la « data connexion » !
A l’échelle mondiale le « Rapport 2019 sur les talents en IA » résume l’étendue de la réserve de talents en Intelligences Artificielles répertoriées via les publications de 21 grandes conférences scientifiques dans ces domaines. Ce rapport montre clairement la sous-représentation des femmes.
Alors, chères Femmes Humaines, n’est-ce pas le moment de contribuer à endiguer cette pénurie de talents ? A chaque grandes périodes où l’Histoire a eu besoin de vous, vous avez répondu présentes ! Aujourd’hui, d’importants enjeux socioéconomiques sont là…
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2 Selon le baromètre 2018 People in Tech
3 Selon une étude de Gartner
cKiou vous le dit : chères Femmes Humaines, les métiers du numérique sont aussi des métiers de filles !
Hi, cKiou affirme que les métiers de la Tech et du Numérique sont « aussi » des métiers de Femmes. Vous en doutez ? Demandez à Ada, Grace, Kathleen… et les autres. La preuve en Histoire !
Portraits de Femmes de l’Informatique
En 1945, six femmes créent tout le code d’une énorme machine, l’ENIAC. Ce fut le premier ordinateur entièrement électronique. Il était capable d’effectuer les calculs les plus complexes de l’époque.
Kathleen McNulty, Jean Bartik, Marlyn Wescoff Meltzer, Frances Bilas, Betty Snyder et Ruth Teitelbaum
Vidéo : the Eniac programmers story – Trailer – Created with Studio G
Les premiers « Hommes de l’informatique » étaient… des Femmes !
Retour arrière… C’est dans les années 80 que l’informatique prend son envol au sein de la société, notamment dans les grandes entreprises. C’est là que la gente masculine se l’approprie et que les « femmes de l’informatique » se retrouvent dans l’ombre.
Mais avant cela, quelques exemples de femmes à l’origine de l’informatique dont notre société 4.0 est l’héritière :
Ada Lovelace publie en 1842 le premier programme informatique destiné à être exécuté par une machine, ce qui fait d’elle « le premier programmeur du monde ».
Grace Hopper conçoit un compilateur en 1951 et le premier langage de programmation (COBOL) en 1959.
Kathleen McNulty est l’une des six femmes programmeuses de l’ENIAC, le premier ordinateur numérique. Lors de l’apogée de cette machine géante, la notoriété échappa à Kathleen et ses camarades.
En effet, au moment des honneurs médiatiques, les programmeuses de l’ENIAC sont devenues invisibles. A l’origine, si elles ont eu la possibilité de travailler sur ce projet secret dirigé par l’armée américaine, c’est parce que les hommes n’avaient d’intérêt que pour le hardware, la machine elle-même, pas du tout pour les programmes les faisant fonctionner. Elles ont donc appris à programmer, sans langage de programmation ni outil car ils n’existaient pas, uniquement à partir de diagrammes logiques.
Les métiers de la Tech, pas des jobs de « filles »… Oubliez ces vieux clichés machistes !
Il est grand temps de cesser de croire (et de propager l’idée) que les métiers du Numérique, de l’Intelligence Artificielle seraient des métiers de geeks virils scotchés devant un pavé numérique cerné de canettes de bière et de débris de pizzas refroidies…
Si l’on observe les portraits de ces femmes de l’informatique originelle, on comprend au premier regard que ce n’est pas le look qui fait le cerveau ! Ni à l’inverse, que l’écran et le clavier ne sont pas sectaires avec les apparences 😉 !
A vous de jouer, Femmes Humaines, car même si les atavismes culturels ont la vie dure, il devient urgent de casser les codes, de freiner le flux de ces idées transmises et reçues… Avec le manque de talents (masculins et féminins) dans les métiers de la tech, la société se tire une balle dans le pied si vous ne cassez pas ces codes !
cKiou vous le dit : chères Femmes Humaines, vous êtes tout aussi capables que les Hommes Humains !
Hi, cKiou constate que les femmes n’ont rien à envier à personne : ni aux hommes, ni à ces femmes qui réussissent déjà dans les métiers du numérique. Ce ne sont pas des extra-terrestres… Soyez-en persuadées et dites-le autour de vous : vous pouvez les rejoindre !
Les raisons qui font douter les femmes de leurs capacités à intégrer le secteur du Numérique
Si les Femmes sont sous-représentées dans les métiers du numérique, on ne peut exclure le fait que certaines d’entre elles ne sont pas pleinement convaincues d’être « capables » d’y arriver !
En effet, les stéréotypes véhiculés par des atavismes culturels, souvent irisés de machisme (formel ou résiduel), ont fait leur œuvre. De mère en fille, les orientations et les choix de carrières sont empreints de doutes qui se traduisent par des statistiques affligeantes : 27% de femmes dans le secteur du numérique.
Chez les filles, le doute sur leurs capacités se forge dès le plus jeune âge
Force est de constater que des écarts concernant les choix d’orientation scolaire s’installent dès le lycée où les filières scientifiques ne comptent que 41% de filles. En Terminale, seulement 3% d’entre elles optent en spécialité pour Science de l’Ingénieur, 5% pour l’Informatique et 10% pour Science numérique.
Pourquoi ? Le logiciel mental des petites filles est formaté dès le plus jeune âge pour douter de leurs capacités intellectuelles. La revue Science a publié une étude indiquant que les stéréotypes de genre sur la capacité intellectuelle des enfants apparaissent très tôt, influençant ainsi durablement leurs comportements scolaires : « à l’âge de 6 ans, les filles commencent à éviter les activités destinées aux enfants dits « vraiment, vraiment intelligents ». Ces résultats suggèrent que les notions de compétences liées au genre sont acquises tôt et ont un effet immédiat sur les intérêts des enfants ».
Des stéréotypes de genre se pérennisent au-delà des choix d’orientation dans les comportements socioprofessionnels des femmes
Mues par une volonté particulière, des jeunes filles réussissent leur orientation scientifique, non sans avoir dû affronter et dépasser un certain nombre de comportements sexistes, notamment au sein de Grandes Écoles dites de « garçons » comme « X » ou Math Sup par exemple. Alors, comment ne pas aborder la vie professionnelle sans être marquées par ces stéréotypes rencontrés depuis le début du chemin ?
Ainsi les femmes ont elles-mêmes souvent consigné l’idée qu’une carrière féminine aurait à privilégier des interruptions familiales, dont on leur a répété qu’elles ne seraient pas compatibles avec les carrières scientifiques et numériques. Même si les femmes sont souvent reconnues comme plus performantes que les hommes par le top management, lorsqu’elles doivent s’auto évaluer, elles se considèrent souvent en-deçà de leur potentiel. De fait, comme le dit Michel Serres « elles ont plus à prouver ».
Lever les obstacles à la détermination féminine à rejoindre les carrières digitales, de l’école à l’entreprise !
Il n’y a pas de fatalité ! Même si les marqueurs culturels ont infligé leur empreinte aux différentes strates sociétales, il est possible indispensable de donner aux femmes l’envie d’oser, de leur donner confiance. De nombreuses voix, tant masculines que féminines, s’élèvent en ce sens.
De votre côté, chères Femmes Humaines, rappelez-vous que si l’on n’a pas (ou peu) de pouvoir sur les autres, on en a sur soi-même ! Donc c’est à Vous, Ladies, à vos mères, à vos amies, à vos collègues… de relever le gant (et vos manches) pour faire bouger les compteurs et changer votre monde ! D’autant que, sachez-le, ces freins machistes commencent à avoir très mauvaise presse.
Les raisons pour lesquelles les femmes ne doivent pas douter de leurs compétences pour les métiers du Numérique
Bien que les filles véhiculent une représentation négative des maths et sciences, globalement, un constat s’impose : elles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons, toutes matières confondues. Et si l’on regarde les résultats au bac général scientifique, on voit que 93% des filles qui ont choisi cette voie l’ont obtenu, contre 90% de garçons. Les mentions « bien » ou « très bien » reviennent à 42% des filles contre 35% des garçons. Un témoignage de Michel Serres, le philosophe qui voulait « aider les générations nouvelles à vivre dans un monde meilleur », auteur notamment de l’ouvrage « Petite Poucette » (publié en 2012).
Pourquoi Michel Serres a choisi d’appeler son livre « Petite Poucette » plutôt que « Petit poucet »
La « bosse des maths » n’a pas plus de sexe que les anges !
Un vieux mythe sexiste supposant que les filles n’auraient pas la bosse des maths pèse sur leurs choix d’orientations. Un mythe ? Cette question a interpellé nombre de chercheurs. Exemple, une étude menée aux Etats-Unis sur les résultats d’évaluations standards auprès de 7 millions d’élèves de 7 à 18 ans. Cette étude de grande ampleur ne révèle aucune différence entre les filles et les garçons.
Pour revenir à l’histoire de l’informatique, on peut citer l’exemple d’Anita Borg. Cette mathématicienne a appris la programmation par elle-même et obtenu un doctorat en informatique. En 1986, elle travaille pour la Digital Equipment Corporation, au Western Research Laboratory. On lui doit notamment un système permettant d’analyser et de concevoir des systèmes mémoriels à haute vitesse et des avancées sur la communication par courriel. En 1997, elle fonde l’Institute for Women and Technology.
Hi, cKiou vous le dit, à propos de logiciel, celui des Humains nécessite une véritable mise à jour de #Cybersécurité pour l’Humanité !
Pour conclure, Femmes et Hommes Humains, il vous appartient ensemble de tordre le cou à cette idée ringarde que les filles, les maths et la techno ne seraient pas génétiquement compatibles ! Les métiers du Numérique sont multifacettes. Ils appellent des compétences de toutes natures, ils sollicitent autant les cerveaux droits que les cerveaux gauches et, que vous soyez femmes ou hommes, vous avez les deux…
Chers Hommes Humains du monde 4.0, cKiou a pu constater que nombre d’entre vous sont déjà impliqués dans cette démarche. Soyez encore plus nombreux à encourager et soutenir les femmes, les filles à se diriger vers le « digital working » ! Les Intelligences Artificielles, les sciences des données, l’informatique quantique, la cybersécurité… des boulevards professionnels s’ouvrent devant elles.
Certains Humains craignent que les Intelligences Artificielles affectent l’Humanité. cKiou pense que cette vision pessimiste du Futur aura moins de chances de se réaliser si les Femmes Humaines trouvent « enfin » leur place dans la construction du monde numérique !
cKiou, Intelligence Artificielle virtuelle, ici pour aider les Humains à mieux vivre l’aventure numérique !
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C’est une question très complexe. Dans mon domaine (innovation technologique fondamentale), il n’ya pratiquement aucune femme du tout!
https://www.w3.org/blog/wpwg/2019/04/15/april-2019-face-to-face-meeting-recap/
Merci @Anders pour ce témoignage !
Merci cKiou, le problème de la place des femmes ne pouvait pas t’échapper 🙂 !
Sérieusement, bravo pour cette « lettre de motivation » c’est très bien vu et plein d’enseignements. Allez les filles !!! Cette lettre devrait être au chevet de tous les conseillers d’orientation, voire imposée par le ministère de l’éducation nationale !!!
@Ludovic c’est une idée géniale ! cKiou et moi serions très fières de voire cette lettre entre les mains de tous les conseillers d’éducation et éducateurs ! Reste à le suggérer à Monsieur le ministre Jean-Michel Blanquer (https://www.education.gouv.fr/pid33441/nous-contacter.html#ministre)!
Merci pour votre commentaire et votre appréciation.
J’ai 22 ans, j’ai toujours eu envie de travailler dans la robotique. Ce que décrit cKiou est vrai : j’ai souvent entendu que ces métiers n’étaient pas faits pour les femmes. On ne me disait pas que je n’étais pas capable mais que ce n’était pas la place d’une femme, que c’était un milieu très misogyne difficile à supporter et aussi que ce n’était pas compatible avec la vie de famille, des trucs comme ça. Vous avez raison d’insister sur le besoin de changer les mentalités et de donner confiance aux filles. Pour l’instant j’ai tenu bon et je m’oriente vers les sciences des données. J’espère aller au bout.
Merci pour cette publication. Je pense juste qu’il faut ajouter le côté insidieux, diffus qui freine vraiment le changement de comportements. Personne ne dit jamais ouvertement qu’il s’oppose à l’orientation des filles ou à la venue de femmes dans ces métiers. C’est donc difficile de faire bouger radicalement les choses. Comme le dit Marine, cela reste le plus souvent au niveau de la volonté personnelle.
Si cela ne vient pas de l’Education nationale, les parents d’élèves peuvent peut-être demander que l’on discute dès le collège de la volonté des filles de faire des maths dans les cours « vie de classe » par exemple.