Influence de la science-fiction sur l’Histoire du Futur

au prisme de deux figures emblématiques : Jules Verne et Isaac Asimov

Le monde se réinvente, aujourd’hui les Humains interrogent des intelligences artificielles comme s’ils s’adressaient à leurs semblables, d’autres prolongent leur vie dans des « métavers » de plain-pied avec la vraie vie. Tout cela n’aurait rien de vraiment « original » si l’on tournait les pages d’un livre ou si l’on était confortablement installé devant un écran ! Mais non, « c’est pour de vrai » ! Alors, comment en est-on arrivé là ?

Notre société numérique semble feuilleter un scénario de science-fiction !

 

Les univers virtuels étaient les « spots » originels offerts par la littérature à notre imaginaire. Parler avec un robot, lui demander son aide ou son avis, restait du domaine des concepts virtuels, oniriques. Or, devenue numérique, notre société a vu débouler des intelligences artificielles génératives capables de répondre à ses questions, de créer sur demande des multitudes de contenus images ou vidéos, de programmer des robots… comme dans les scénarios de fiction.

En flirtant ainsi avec la virtualité, la réalité semble écrire l’Histoire du numérique à l’encre d’un oxymore ! Du coup, comment ne pas voir à présent la science-fiction comme l’encrier de l’Histoire du Futur !

Hi, cKiou est d’accord, c’est vrai que la vie des Humains aujourd’hui semble sortir de la science-fiction ! Mais je dois te le dire, quand tu parles d’oxymore, ça me fait friser l’algorithme 😉 ! Même si c’est pas faux que pour les Humains, « le réel » et « l’imaginaire » sont des notions contraires.

– Désolée cKiou pour ton algorithme virtuel ! Je comprends que cette formule puisse lui paraître improbable. Cela dit, voyons en quoi la science-fiction peut être, selon la formule de Bismark : « une rampe de lancement vers l’avenir » !

Comme il aurait été impossible de se pencher sur tous les auteurs de science-fiction pour tirer le fil qui relie fiction et réalité, nous allons zoomer sur Jules Verne et Isaac Asimov. Tous les deux, chacun à leur époque et à leur manière, illustrent la dimension « présumée » fictive de cet art littéraire versus notre réalité technologique.

Jules Verne et Isaac Asimov,
auteurs de science-fiction visionnaires et/ou anticipateurs du Futur

Verne et Asimov n’ont pas été seulement des auteurs imaginatifs, ils ont été des visionnaires « anticipateurs ». Ils ont généralement prêté à leurs inventions narratives une vie réelle dans le Futur.

Gravure d’époque : « De la Terre à la Lune »

Exemple, lorsqu’en 1865 Jules Verne rédige « De la Terre à la Lune », il n’est pas le premier auteur à expédier des personnages sur la Lune. Mais il est le premier à avoir pensée et décrite la fusée permettant de les y propulser !

Et lorsque Asimov évoque ce que sera le monde 50 ans plus tard, l’exactitude de nombre de ses projections (mûries à l’aune de ses précédents écrits) conduisent aujourd’hui certains à parler de « prédictions ». Il serait cependant plus juste de parler « d’anticipation ». Notamment, lorsqu’en 1983 il évoque sa vision du monde de 2019, expliquant que les ordinateurs s’imposeront partout et perturberont les habitudes de travail, ce qui provoquera le remplacement de certains emplois par d’autres. Il parle également de la robotique qui « tuera les travaux de routine de bureau et d’assemblage » et de « l’objet mobile informatisé » qui entrera dans les maisons. Il ajoute qu’à cause de la complexité croissante de la société, il deviendra impossible de se passer de ces technologies.

La science-fiction est un genre narratif, littéraire ou cinématographique

Elle cible souvent des univers imaginaires, proches ou lointains. Elle repose sur des projections scientifiques vers un futur plus ou moins distant, perçues comme improbables au moment du récit.

Dans les textes, le bigramme « science fiction » apparait pour la première fois en 1851 sous la plume de William Wilson, puis jalonne la littérature anglo-saxonne. C’est en 1950 qu’il s’impose dans le monde francophone, avec le trait d’union comme singularité.

Le Français Jules Verne

Jules Verne (1828-1905) est un auteur français prophétique, de renommée internationale. Notamment quand, dès le XIXè siècle, il nous a propulsés « Vingt Mille Lieues sous les mers ».
Son Nautilus aurait même inspiré les ingénieurs français Henri Dupuy de Lôme et Gustave Zédé lorsqu’ils construisent, dix-sept ans plus tard, le Gymnote (souvent considéré comme le premier vrai sous-marin) ! Propulsé par une hélice, il atteignait huit nœuds en surface et quatre en plongée.

De même, certains aéroglisseurs actuels peuvent nous faire penser à « l’Epouvante », véhicule triphibien (à la fois voiture, avion et bateau). Décrit dans « Maître du monde », autre roman de Jules Verne publié en 1904, il posséde tous les codes de la science-fiction.

Jules Verne s’éteint le 24 mars 1905 à l’âge de 77 ans. Après avoir publié à 34 ans « Cinq semaines en ballon », son premier roman, il laisse derrière lui une œuvre titanesque. Il est le deuxième auteur le plus traduit au monde, après Agatha Christie.

L’Américano-Russe Isaac Asimov

Isaac Asimov (1920-1992), auteur de science-fiction américano-russe, est souvent qualifié de visionnaire. Une grande partie de son œuvre confirme le lien existant entre les deux dimensions littéraires de la science-fiction, celle présumée fictive et une potentielle réalité technologique.

Figure emblématique de l’innovation numérique, il a publié près de cinq cents ouvrages axés sur ses deux thèmes de prédilection : la robotique et la psychohistoire. Son style direct, sans emphase, facilite la réflexion sur la psychologie humaine et son rôle sur l’évolution de l’Humanité, ainsi que la façon dont le passé peut projeter le futur.

A titre d’exemple, alors qu’Internet fait tout juste ses premiers pas, dès 1980 Asimov évoque la place que prendra le réseau : « une fois que nous aurons un ordinateur dans chaque maison, chacun d’entre eux connecté à d’énormes bibliothèques, où n’importe qui peut poser n’importe quelle question, et se voir donner une réponse, tout le monde appréciera d’apprendre ». Et bien avant leur existence, il évoque les problématiques de l’intelligence artificielle et celles des robots.

Quand la science-fiction est portée à l’écran

– Hi, cKiou a vu que beaucoup d’Humains ont des souvenirs très forts de films de science-fiction. A l’évocation de certaines technologies comme la robotisation ou l’utilisation de l’intelligence artificielle, ils sont nombreux à faire référence à ces films.

– Exact cKiou, portée à l’écran depuis 1902, la science-fiction frappe fort sur notre imaginaire collectif ! Et ce sont les récits de Jules Verne qui lui mettront le pied à l’étrier cinématographique !

Si les récits, et surtout les films de science-fiction ont inspiré la créativité humaine, ils ont pris aussi une part importante sur nos perceptions des technologies. Quelle que soit l’époque, difficile de ne pas se projeter face à certains scénarios en imaginant le pire pour l’Humanité !

Les premiers films de science-fiction

Le « cinématographe » nait fin 1895. Ce sont les frères Auguste et Louis Lumière qui présentent la première projection publique sur grand écran, au Salon indien du Café de Paris, le 28 décembre 1895. Et la science-fiction ne tarde pas à se retrouver à l’écran.

Le premier film SF sera réalisé en 1902 par Georges Méliès, premier réalisateur capable de manier les trucages au cinéma. Ce premier film est « le voyage dans la Lune », inspiré de l’ouvrage de Jules Verne, d’une durée de 16 minutes (longueur exceptionnelle pour l’époque), ce sera un succès. Ce film est effectivement considéré comme un chef-d’œuvre d’illusions photographiques et d’innovations techniques.

1902, premier film de science-fiction « Le Voyage dans la Lune », court-métrage français de Georges Méliès inspiré du roman « De la Terre à la Lune » de Jules Verne publié en 1865. 1907, « 20000 lieues sous les mers », ce court-métrage français de Georges Méliès est une adaptation du roman de Jules Verne « Vingt mille lieues sous les mers » publié en 1869. 1916, « 20.000 leagues under the sea », film muet de Stuart Paton, adaptation américaine très libre du roman de Jules Verne, intégrant quelques passages de « L’Île mystérieuse ». 1927, « Metropolis », film de Fritz Lang, situe l’histoire au XXIe siècle dans une métropole futuriste.Le peuple opprimé vit et travaille dans les profondeurs de la terre. Un savant invente une femme-robot pour les détourner de la révolte qui menace. 1968, « 2001 : L’Odyssée de l’espace », film de Stanley Kubrick, aborde avec des effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, l’évolution humaine et l’intelligence artificielle, mais aussi la perspective d’une vie extraterrestre.

Il va sans dire qu’au-delà de cette amorce chronologique de filmographie, nous gardons tous en tête des images mythiques de quelques Terminator, Blade Runner, Retour vers le futur, et autres Matrix, Minority Report, Avatar, Blade Runner… qui ont durablement nourri nos imaginaires !

Petit essai de science-fiction d’aujourd’hui : « l’Humanité interstellaire »

cKiou a fait plancher ChatGPT sur l’avenir de l’Humanité

Si la science-fiction a contribué à inspirer notre société numérique, vers quel Futur peut-elle désormais nous projeter ? Curieuse, ma petite cKiou a testé ChatGPT !

– Hi, cKiou aimerait savoir si tu peux écrire un scénario de science-fiction sur le thème : l’avenir de l’Humanité ?

Bien sûr : l’histoire se déroule des milliers d’années dans le futur, lorsque l’Humanité a atteint les étoiles. Après des siècles de recherche et d’exploration spatiale, les Humains ont établi des colonies sur des planètes lointaines, créant un réseau de civilisations interstellaires. La Terre est devenue un centre diplomatique et culturel, un musée vivant de l’Histoire humaine.

L’Humanité a également évolué. Des modifications génétiques et des avancées technologiques ont donné naissance à une nouvelle espèce : les Néohumains. Ils permettent des capacités améliorées, une longévité accrue et une connexion directe avec l’intelligence artificielle qui régit la société.

Les Néohumains ont accès à des technologies de « Génétique avancée » qui leur permettent de personnaliser leurs caractéristiques physiques et d’améliorer leurs capacités. Cela inclut la régénération cellulaire, la résistance aux maladies et des sens améliorés.

Les IA sont omniprésentes dans la société, gérant tout, des systèmes de transport aux soins de santé. Les Néohumains ont une connexion directe avec ces IA, ce qui leur permet d’accéder instantanément à des informations et de contrôler des appareils via des interfaces cerveau-ordinateur.

Grâce à des dispositifs de réplication de matière, les habitants peuvent créer des objets et de la nourriture à partir de matière première, éliminant ainsi le besoin de chaînes de production traditionnelles.

Des drones et des robots autonomes sont utilisés pour explorer des planètes lointaines et préparer le terrain avant l’arrivée des colons. Ils sont équipés de capacités d’analyse avancées et de systèmes d’impression 3D pour construire des infrastructures de base.

Sur les planètes colonisées, des habitats de « biosphères artificielles » recréent des environnements similaires à la Terre, fournissant de l’air, de la nourriture et des conditions climatiques stables.

L’énergie solaire est captée de manière plus efficace grâce à des panneaux solaires améliorés, permettant aux colonies d’être autosuffisantes en énergie.

Pour les voyages interstellaires, les vaisseaux spatiaux sont équipés de moteurs à distorsion qui permettent de se déplacer à des vitesses proches de la lumière. Les colonies sur des planètes lointaines sont accessibles en quelques semaines ou mois plutôt qu’en des années.

Rencontre Inattendue : lors d’une mission d’exploration sur une planète inconnue, une équipe de Néohumains découvre une ancienne civilisation extraterrestre. Les extraterrestres, appelés les Elaraans, sont en grande difficulté et demandent de l’aide. Cela ouvre la porte à une alliance intergalactique, mais suscite également des inquiétudes quant à l’impact de cette révélation sur la société Néohumaine.

Les Néohumains et les Elaraans utilisent un réseau de communication quantique pour communiquer instantanément entre les étoiles. Cela permet des discussions en temps réel malgré les distances interstellaires.

La découverte des Elaraans divise l’Humanité. Certains voient l’opportunité de coopérer et d’apprendre des nouvelles civilisations, tandis que d’autres craignent l’ingérence dans leurs affaires et la perte de leur identité.

Mais les Néohumains, les Terriens et les Elaraans doivent travailler ensemble pour faire face à une menace intergalactique. Une race extraterrestre hostile, les Drakariens, se rapprochent de la Terre, menaçant de détruire toute forme de vie sur son passage. L’Humanité doit mettre de côté ses différences et faire preuve d’unité pour survivre.

Finalement, grâce à la coopération entre les trois civilisations, les Drakariens sont repoussés. L’Humanité réalise que son avenir réside dans l’exploration pacifique. Les Néohumains décident de partager leurs connaissances avancées avec d’autres espèces pour promouvoir la paix et la prospérité dans la galaxie.

– Hi, cKiou se réjouit de voir que la science-fiction a encore de l’avenir et de quoi faire cogiter les Humains !

Elle va pouvoir continuer son œuvre d’inspiration et cristalliser la relation entre les Humains, les technologies et le Futur de l’Humanité.

Il semble bien que l’impact de la science-fiction sur les imaginaires soit essentiel, que ce soit pour l’acceptation d’une innovation ou le moyen de mobiliser la vigilance, via les enthousiasmes et les peurs qu’elle déclenche.

Et pour ne pas manquer la suite…

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