Gordon Moore, inventeur de la célèbre « Loi de Moore »

Gordon Moore et la « loi » qui porte son nom

C’est en publiant en avril 1965 dans l’Electronics magazine, une prédiction selon laquelle « le nombre de transistors intégrés dans les circuits intégrés en silicium doublerait tous les 18 mois », que Gordon Moore a acquis sa notoriété. Son statut de cofondateur d’Intel, géant des semi-conducteurs, l’installe durablement dans le milieu de la Tech.

Gordon Earle Moore est né en 1929 à San Francisco. Il obtient un doctorat de physique chimie à l’université de Californie à Berkeley. Après avoir été à l’origine de la société Fairchild Semiconductor, il confonde en 1968, avec Robert Noyce (inventeur des circuits intégrés en silicium) et Andrew Grove la société Intel, qui deviendra le premier fabricant mondial de microprocesseurs.

En 1990, Gordon Moore reçoit la « médaille nationale de la technologie », et en 2002 la « médaille présidentielle de la liberté », une des plus hautes distinctions civiles aux États-Unis.

Il est décédé chez lui à Hawaï le 24 mars 2023 à l’âge de 94 ans. Patrick Gelsinger, PDG d’Intel, a déclaré « Gordon Moore a joué un rôle déterminant dans la révélation de la loi de Moore. Il a ainsi contribué à révéler la puissance des transistors et a inspiré les technologues et les entrepreneurs au fil des décennies ».

Gordon Moore 1929 – 2023

La Loi de Moore, qu’est-ce que cette loi qui n’en est pas une ?

« En 2020, un smartphone est plus puissant qu’une baie de stockage de données des années 70 »

Les transistors dans le viseur de la Loi de Moore

 

Pour émettre son diagnostic sur le doublement du nombre de transistors sur une puce de silicium, Gordon Moore s’appuie sur ce constat : depuis 1959, date de l’invention des semi-conducteurs, ceux-ci voient leur capacité doubler chaque année. Selon lui, cette croissance va se poursuivre au moins pendant une dizaine d’années. Ce qui entrainera, de fait, que la capacité des ordinateurs augmente de la même façon.

Ce sont les transistors, présents dans quantité de nos objets quotidiens contenant un tant soit peu d’électronique, qui sont le point de départ de la Loi de Moore et visés par une drastique cure d’amaigrissement ! Inventés en 1947, ils sont fabriqués de façon industrielle dès le début des années 1950.

Le transistor est un composant électronique à semi-conducteur permettant de contrôler ou d’amplifier des tensions et des courants électriques. Avant d’être traitées par des transistors, les cartes perforées étaient les supports d’entrée et de sortie des données.

Lorsque Gordon Moore rédige sa « loi », une puce comporte une trentaine de transistors. A titre d’exemple, aujourd’hui, la puce d’une carte bancaire en contient pas loin de mille. En 2008, le plus petit transistor était de 45 nanomètres (1 nanomètre = 1 milliardième de mètre). Plus on arrive à réduire la taille des transistors, plus on peut mettre de composants sur de petites surfaces. Et plus les surfaces sont réduites, plus on augmente l’efficacité de chaque transistor.

Quel avenir pour la Loi de Moore ?

En 1997, Gordon Moore lui-même voit s’approcher la fin de cette dynamique exponentielle. Il pense qu’elle pourrait trouver ses limites vers 2017. Il aperçoit l’avenir du « transistor monoatomique » porté par l’informatique quantique.

Les spéculations sur la fin de cette loi ont toujours été nombreuses, argumentées par exemple par le fait qu’en se miniaturisant, les circuits se heurteraient aux lois de la physique. D’autres postulent que « lorsque les ordinateurs égaleront les humains en intelligence… », cette dimension nouvelle aura raison des matériels existants.

Aujourd’hui, comme l’avait anticipé Gordon Moore, les composants sont réduits à l’échelle atomique. Est-ce à dire que la Loi de Moore pourra poursuivre son chemin, du fait de nouvelles innovations comme par exemple l’arrivée de puces composées de plusieurs tranches de silicium ou de la « lithographie par ultraviolets ».

La photonique pourrait quant à elle améliorer la puissance de calcul en transformant le signal des électrons en photons lumineux faisant voyager les signaux à la vitesse de la lumière. Ce qui fait dire à Intel que « les vitesses de calcul pourraient théoriquement passer de gigabits par seconde à des térabits par seconde ».

L’informatique quantique est une autre option qui permettrait de prolonger le concept de cette loi qui voit la puissance des matériels informatiques doubler régulièrement.

 Le regard de cKiou

– Hi, cKiou voit en Gordon Moore un personnage très inspirant du monde de la Tech et de la Silicon Valley en particulier. En définissant sa loi, il a dû mettre la pression à tous les créateurs dans le numérique ;-).

Surtout que son message était de dire qu’en mettant de plus en plus de choses sur une puce, cela rendrait l’électronique moins chère. Et puis j’ai vu qu’il avait créé, avec son épouse Betty, une fondation pour soutenir la recherche scientifique, la préservation de l’environnement, l’amélioration des soins aux patients et des actions caritatives.

Et pour ne pas manquer la suite de l’Histoire du numérique…

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